Ministère agriculture alimentationIls sont intervenus pour nous défendre (au 17 février)
Nous avons averti tous nos parlementaires sur les dangers représentés par le projet d'arrêté du ministère de l'agriculture. A ce jour, certains sont intervenus auprès du ministre par l'intermédiaire de questions écrites. Qu'ils en soient remerciés.

A ce jour, ont interpelé le ministre de l'agriculture :

   * Pierre Cordier - Député des Ardennes
   * Françoise Dumas - Députée du Gard
   * Yves Détraigne - Sénateur de la Marne
   * Pascal Martin - Sénateur de la Seine-Maritime
   * Claude Kern - Sénateur du Bas-Rhin


La pétition peut toujours être signée -- ICI --


Texte du courriel envoyé à tous nos Sénateurs et Députés :

Madame la Sénatrice/députée
Monsieur le Sénateur/Député

Nous avons reçu, de la part du ministère de l’agriculture et de l'alimentation, un projet d'arrêté concernant les manifestations animalières, arrêté prévu dans l'article L.214-7 du code rural.

Tel que proposé à ce jour, cet arrêté est totalement inadapté à l’aquariophilie d’amateurs et sera mortifère pour notre activité.

En effet, il impose la présence permanente d’un vétérinaire sanitaire lors de toute manifestation aquariophile. Ceci est totalement inenvisageable financièrement et aura pour conséquence directe la disparition de ces manifestations entraînant par voie de conséquence la disparition des associations aquariophiles si l’on considère que, suite à la baisse drastique des subventions, l’immense majorité d’entre elles ne survit que grâce aux subsides récoltés lors de leurs manifestations.

C’est une grande partie du tissu associatif de nombreuses communes qui sera alors affecté.

Pourtant, alors que le monde d’aujourd’hui tend à s’éloigner de la nature, les associations aquariophiles, qui regroupent plusieurs milliers de passionnés (on estime à près de 3 millions le nombre d’aquariums en France), ont un rôle primordial à jouer dans la protection des écosystèmes aquatiques.

Il n’est qu’à ouvrir, chaque jour, les journaux ou écouter les informations télévisées pour le constater. En permanence, la nature est exploitée, polluée, sacrifiée au nom d’une sacro-sainte rentabilité.

Les enfants d’aujourd’hui, notamment ceux des villes, ne la connaissent plus qu’artificiellement, à travers les écrans télévisuels.

Que laissera-t-on aux générations futures ?

Comment peut-on aimer, comment peut-on protéger quelque chose que l’on ne connaît pas ?

Il est donc devenu indispensable d’expliquer ce qu’est la nature (et plus particulièrement la nature aquatique en ce qui nous concerne), son fonctionnement, les dangers qu’elle encourt. Pour cela, un outil concret doit être trouvé. Cet outil, les passionnés d’aquariophilie, le connaissent. Il s’agit de l’AQUARIUM, outil pédagogique exceptionnel à de nombreux points de vue.

Apprendre à gérer les impératifs techniques et biologiques de ce modèle d’écosystème permet de faire connaître les grandes lois qui régissent la nature aquatique où de nombreux paramètres interviennent et se combinent pour le maintien de l’équilibre vital. La responsabilité d’un aquarium et de ses hôtes amène aussi les jeunes à mieux apprécier les merveilles de la nature et, par voie de conséquence, leur donne envie de mieux participer à la protection de la biodiversité. Il développe ainsi la notion de citoyenneté en ce qui concerne la gestion des espaces naturels.

Aujourd’hui, où la progression constante de la pollution menace notre Environnement naturel et surtout le milieu aquatique, il paraît d’actualité essentielle d’informer le public et, en particulier le public d’âge scolaire, sur les problèmes aigus de protection des milieux naturels.

Apprendre à connaître la Nature aquatique, c’est apprendre à mieux la respecter. Or, comment montrer la faune de nos rivières, de nos plans d’eau, de nos océans, sans possibilité de la présenter en aquarium ?

L’aquarium apparaît donc comme un outil pédagogique de premier ordre.

Pour son aspect déstressant, il est également utilisé à des fins thérapeutiques notamment dans certains services hospitaliers (Armand Trousseau, St Louis, Robert Debré pour Paris, par exemple) mais également dans de nombreux EHPAD.

Des espèces classées « en danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) sont maintenues, se reproduisent couramment en aquarium et pourront être réintroduites si un jour, espérons-le, les conditions environnementales s’améliorent. Pour l’exemple, Ameca splendens a disparu de son milieu d’origine mexicain sauf… dans un bassin d’agrément d’un restaurant de l’État de Jalisco. Pourtant, des souches sont maintenues et se reproduisent couramment en aquarium.

Alors que, partout dans le monde, les coraux « blanchissent » et disparaissent du fait du réchauffement climatique, des milliers de souches sont maintenues et se reproduisent, par bouturage, en aquarium.

En aquariophilie d’eau douce, l’immense majorité des espèces est issue de fermes d’élevage ou reproduite par les amateurs. Seuls quelques prélèvements dans la nature sont nécessaires afin de redynamiser les souches. Mais les échanges sont indispensables de façon à éviter tous problèmes de consanguinité. C’est le but principal des bourses d’amateurs.

Environ 200 espèces marines sont aujourd’hui reproduites en captivité ce qui limite d’autant les prélèvements dans la nature.

Dans les pays en voie de développement bordés par des récifs coralliens, les pêcheurs locaux ont compris depuis très longtemps qu’une collecte raisonnée était à la base de la pérennisation et de la lucrativité de leur activité. Ils créent ainsi des réserves, sanctuaires où toute activité humaine est interdite.

Les aquariophiles travaillent également à la restauration des écosystèmes coralliens en souffrance. Nous sommes par exemple partenaire actif de l’opération « 2020 sauvegarde et restauration des récifs » qui participe à la réimplantation des coraux dans certaines zones de l’archipel de Raja Ampat, en Indonésie.

Une réglementation inadaptée de l’aquariophilie induirait immanquablement la disparition de notre passion avec pour conséquence un impact très important sur toute la filière commerciale aquariophile en France. Sur les lieux de collecte, l’absence de débouchés des collecteurs aurait pour conséquence le retour à une pêche vivrière dévastatrice pour les récifs coralliens.

Par ses aspects ludiques, éducatifs, thérapeutiques, écologiques … la sphère aquariophile a toute sa place dans le monde actuel. Il est inenvisageable de la voir disparaître.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons, Mme la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, de bien vouloir intervenir auprès de Monsieur le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation afin que les spécificités de l’aquariophilie soient prises en compte dans l’élaboration de l’arrêté mentionné ci-dessus et d’appuyer notre demande de rendez-vous auprès des services concernés de ce même ministère.

 Nous vous joignons :

  • Le projet d’arrêté qui nous a été communiqué par le ministère de l’agriculture
  • Nos commentaires ainsi que nos suggestions quant à la version définitive de cet arrêté.

Espérant votre intervention et restant à votre entière disposition, nous vous prions d’agréer ...

 Pour le Conseil d’administration ...