Lettre ouverteMaintenance des aquariums associatifs et confinement  (suite)
En cette période de confinement, rien n’est prévu pour les soigneurs aquariophiles qui n’ont d'autre alternative que de laisser mourir leurs poissons ou risquer une amende pour rupture du confinement.

Après la publication d’une note de service du bureau de la protection animale du ministère de l’agriculture, nous sommes intervenus à plusieurs reprises pour que les aquariophiles puissent se rendre dans leurs locaux afin d’assurer la maintenance de leurs installations ceci, bien entendu, dans le respect des « gestes barrières ».
La seule réponse de ce service est simple : respect des règles du confinement soit 1 km/1 heure et, si impossibilité, confier les clefs aux voisins !
Il y a, bien entendu la solution évoquée par le bureau faune sauvage captive du ministère de l’écologie mais celle-ci ne fait l’objet d’aucun texte officiel donc opposable aux forces de l'ordre.

Conclusion : où les aquariophiles laissent mourir leurs animaux où ils risquent une amende de 135 € (voire plus si récidive).

C’est absolument inadmissible !

Nous avons donc fait parvenir, le 15 avril, une première demande d’intervention aux parlementaires puis une lettre ouverte (ci-dessous), le 17 avril, aux cabinets du Président de la République, des Ministres de l’écologie et de l’agriculture, avec copie aux parlementaires.
Cette lettre ouverte a fait l’objet d’un communiqué de presse auprès de l’Agence France Presse, de 25 quotidiens nationaux et régionaux, de plusieurs radios. La SPA et la Fondation 30 millions d’amis (qui nous a dit rencontrer les mêmes problèmes avec ses enquêteurs) ont également été destinataires de cette lettre ouverte.
Les Sénateurs A. Bazin, N. Delattre et le Député T. Bazin sont d’ores et déjà intervenus auprès des Ministres de l’intérieur et de l’agriculture.

Nous vous tiendrons bien entendu informé des suites de notre requête.

Pour terminer, juste une pensée pour ceux qui nous ont reproché de manquer de solidarité en réservant la réponse du ministère de l’écologie aux seules associations fédérées. Si notre demande actuelle est satisfaite, elle bénéficiera à toutes les associations, fédérées ou non. Celles qui sont fédérées pourraient nous le reprocher mais nous sommes certains qu’elles ne le feront pas. Ce n’est pas leur mentalité !


Lettre ouverte

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames et Messieurs les Sénateurs
Mesdames et Messieurs les Députés

A l’heure où vous lisez ces lignes, des milliers de poissons ne doivent leur survie que grâce aux soigneurs aquariophiles bénévoles qui risquent, à tout moment, une amende pour non-respect de l’obligation de confinement.

Les animaux sont désormais, et c’est tant mieux, considérés comme des êtres vivants dotés de sensibilité ; le bien-être animal est un leitmotiv ; et pourtant, ceci semble ne pas s’appliquer aux poissons.

En contactant différents ministères (intérieur, agriculture et alimentation, transition écologique et solidaire), la Fédération Française d’Aquariophilie s’est inquiétée, dès le début du confinement, des conditions dans lesquels les soigneurs bénévoles aquariophiles pourraient, en toute légalité, prodiguer des soins et assurer l’entretien indispensables des installations aquariophiles associatives.
Seul, le bureau faune sauvage captive du ministère de la transition écologique et solidaire nous a, très rapidement, répondu. Malheureusement, cette réponse ne fait l’objet d’aucun texte officiel.

Après plusieurs courriels, le bureau de la protection animale du ministère de l’agriculture a enfin daigné nous répondre, très laconiquement, en se retranchant derrière le motif 5 de l’attestation de déplacement dérogatoire : « déplacements brefs dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile ».

Malheureusement les soigneurs aquariophiles ne résident pas forcément dans ce rayon et les soins ainsi que la maintenance indispensables à la survie des animaux demandent souvent plus d’une heure.
De même est-il impossible de confier l’entretien des animaux et des installations à des voisins, peut être pleins de bonnes volontés mais néophytes voire incompétents, comme le suggère la cheffe bureau de la protection animale.

Donc, aujourd’hui, refusant de voir mourir leurs animaux, les bénévoles aquariophiles prennent le risque de se voir infliger une amende de 135 €, voire plus en cas de récidive.

Les bénévoles des refuges animaliers sont autorisés à exercer leurs activités. Les apiculteurs amateurs sont autorisés à se déplacer pour se rendre auprès de leurs ruches.

À croire que le bien-être animal ne s’applique pas aux poissons d’aquarium !

Nous ne pouvons tolérer cette discrimination et nous demandons instamment à tous les services de l’État compétents dans ce domaine de bien vouloir intervenir pour qu’enfin les soigneurs aquariophiles bénévoles n’aient plus à choisir entre la survie de leurs animaux et le respect de la loi.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Députés, l’expression de notre considération.

Le Conseil d’administration de la Fédération Française d’Aquariophilie