Carte UE dangerL'Union Européenne contre les éleveurs de loisir : compte rendu du colloque
Le 15 juin, des groupes de pression qui s’opposent à l’importation de tout animal exotique en Europe ont présenté une série de conférences à destination des parlementaires. Leur but : faire durcir la législation et, au final, obtenir l’interdiction de l’introduction de tout animal exotique dans l’espace communautaire.

Si la question mérite débat dans toute société démocratique, il est alarmant de n'y voir citer aucun représentant des éleveurs ou des animaleries voire des éleveurs au sens large des espèces concernées.
Le but final de cette organisation est évidemment l'interdiction de toute utilisation de l'animal que ce soit pour l'alimentation, les loisirs, le travail ...
Dans son message d’introduction, l'Intergroupe sur le bien-être et la conservation des animaux (Intergroup of the welfare and conservation of the animals) vise absolument tous les animaux.

Il est grand temps que les aquariophiles et leurs associations (comme tous les éleveurs de loisir, toutes espèces confondues) prennent conscience des dangers qui pèsent sur leur passion et se regroupent de façon à exercer une contre-pression efficace.


Christian Van Belle (Société Aquariophilie et Terrariophile d'Ecaussinnes - InterClubs d’Aquariophilie et d’Ichtyologie Francophone - Belgique ) a assisté à ce colloque et nous livre ici ses commentaires.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on n'est pas sorti de l'auberge, du moins si on laisse faire les quelques intervenants qui ont parlé aujourd'hui.

Accueil par Keith Taylor, des verts européens.
Il explique que le commerce des animaux exotiques pose divers problèmes en matière de bien-être animal, de santé, de conservation, etc. Discours qui n'est pas faux évidemment quand on connait les trafics qui se font.

Première intervention de Sandra Altherr qui parle de la problématique de la conservation des animaux en voie d'extinction et leur commerce illégal. Elle prend malheureusement comme exemple le varan de Bornéo Lanthanothus borneensis... qui est devenu très rare à cause des prélèvements dans la nature...
Envie de dire "Quelle nature ?" puisque toute la surface de plaines de Bornéo est actuellement plantée de palmiers à huile...
Elle explique que l'UE va appliquer le "Lacey" américain qui consiste à internationaliser les lois de chaque pays en matière de protection. Je pense que ce n'est pas une mauvaise chose en effet, à condition de prendre en compte les effets pervers de ce type de mesure car, quand le biotope aura disparu, que feront les varans qu'on ne pourra plus élever en captivité ? L'intervention de Sandra est la meilleure avec celle d'Hélène Perrier du CITES.

Deuxième intervenant, dans le grand guignol, Clifford Warwick, diplômé en biologie et sciences médicales de Leeds (alors qu'on ne trouve pas sa trace dans les annales de l'école... !).
Ce monsieur nauséabond, présomptueux et imbu de lui-même assomme l'audience d'horreurs sur les zoonoses, le fait qu'il est impossible de maintenir des animaux exotiques en captivité, qu'on ne garde pas un chien en aquarium (avec image d'un chihuahua dans un 60 l, sic), qui parle de 70 000 cas de zoonoses liés aux reptiles (mais difficile à différencier de la grippe ou de l'allergie tellement ces maladies sont sournoises...), que 90-95 % des poissons pêchés dans la nature meurent après un an de captivité, etc.
Le monsieur tellement menteur, tellement orienté, tellement manipulateur, qui cite des études scientifiques mais ne les montre pas, conclut en disant que les animaux en peluche sont tout aussi intéressants qu'un animal vivant mais qu'il ne mordent pas, ne tombent pas malade, etc. et qu'il n'y a donc pas de raisons pour que les enfants aient un intérêt...
Un de mes camarades m'a dit qu'il était sûr de mourir vieux car avoir survécu à cette présentation sans être malade était un exploit.

Troisième intervenant, Raquel Garcia de l'association AAP qui tient un discours approchant en citant des chiffres épouvantables, en ne parlant que du négatif, etc. sur un ton revanchard, agressif et condescendant.
Elle a répondu agressivement à la seule question qui lui a été posée, à savoir ma camarade Erna qui lui demandait pourquoi on n'incluait pas les chiffres pour les chiens et les chats.
La passionaria Garcia lui a rétorqué qu'on parlait de faune sauvage et pas d'animaux domestiques... Une terreur !

Quatrième intervenante, Ilaria Di Silvestre de l'Eurogroup for animals.
Plus tempérée mais tout autant dans le mensonge et la déformation. Elle défend l'idée des listes positives en prenant pour exemple à suivre la liste positive...belge des 42 mammifères ! Les statistiques sont très bonnes et grâce à cette liste, on ne note presque plus d'infraction et de trafic intempestif car les gens connaissent ces animaux et dénoncent les amateurs qui en détiennent contre la loi...
On n'a pas voulu la contrarier mais c'est une liste hallucinante et comme le disait mon autre camarade, tenir un buffle indien est quand même plus délicat que de garder des hamsters de Sibérie. Pourtant les deux sont dans la liste positive néerlandaise...

Cinquième et dernière intervenante, Hélène Perrier est venu annoncer les changements au niveau du CITES et, point positif et expliquer que l'UE adapterait la réglementation plutôt que d'en faire une nouvelle. On évitera au moins le vide juridique.
A noter que cette dernière intervenante est selon la représentante d'OFI (Ornamental Fish International, une organisation qui défend le commerce des poissons d'ornement) plus ouverte et est encline à discuter et travailler avec nos groupes.

Voilà, quelques questions vite muselées... Le sentiment de ne pas être entendus évidemment. C'est pourquoi avec mes collègues allemands, néerlandais, flamand et anglais, nous allons tenter de créer un lobby pour influencer chacun dans nos pays mais aussi au niveau d'une page Facebook, le cours des choses.

Si une liste positive doit être établie, nous devons en être... La suite au prochain numéro...