PNA elyseeElevages de loisir : quelle est la position des candidats à la présidentielle
Afin que les éleveurs puissent se positionner en toute connaissance de cause, ProNaturA France a posé quelques questions aux principaux candidats à l'élection présidentielle. Ceci, bien entendu, sans aucune arrière pensée politique. Les réponses vous seront communiquées "in extenso".

Connaissant déjà leur position, nous n'avons pas questionné Yannick Jadot, candidat ELLV  et Hélène Thouy, du parti animaliste.

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Madame, Monsieur

La fédération ProNaturA France rassemble plus de 200 000 membres et touche, par ses revues associées, plus de 3 millions de lecteurs, parmi les 8 millions de particuliers, éleveurs amateurs et professionnels de France.
Afin de se déterminer dans leur vote, nos membres sont intéressés par vos positions et vos engagements sur les questions suivantes :


1°) Vous engagez-vous à promouvoir une écologie humaniste et une protection animale raisonnable et non anthropomorphiste ?

À l'initiative de plusieurs associations, dont ProNaturA France, des scientifiques — agronomes, anthropologues, biologistes, juristes, philosophes, sociologues, vétérinaires — connaissant parfaitement les animaux car vivant à leur contact, se sont réunis et ont élaboré un texte fondateur (au moins aussi important que le « pacte » de Nicolas Hulot) intitulé Pour des relations équilibrées avec la nature et les animaux.

Ce texte définit ce que peut être une écologie humaniste, conforme au message des Lumières, et, envers les animaux, une attitude de juste milieu : ni animaux « machines » ni animaux « sujets de droit », mais des animaux objets de devoirs de la part de l’homme — devoirs qui doivent être définis selon une conception non anthropomorphiste, mais humaniste et scientifique de la protection animale, sous peine de dommages sociaux et économiques, voire écologiques, qui risquent de se révéler, à terme, préjudiciables aux animaux eux-mêmes.

Ce texte traduit les conceptions de la grande majorité des membres de la communauté scientifique et des Français.

Vous engagez-vous à signer ce manifeste Pour des relations équilibrées avec la nature et les animaux et à en appliquer les principes dans les politiques que vous mettrez en œuvre ?


2°) Vous engagez- vous à combattre une écologie punitive et une protection animale extrémiste à buts véganiens et à annuler la loi Dombreval ?

La loi Dombreval est la première loi qui fait gagner l’idéologie de 2% de véganiens et l’impose à 98% de l’immense majorité des Français qui n’en veut pas. Cette loi détruira plus de 35000 emplois directs et indirects des personnes qui travaillent avec les animaux. Cette loi qui dit « resserrer les liens entre l’homme et les animaux », en réalité, les détruit irrémédiablement.
Cette loi vise non seulement à fermer les delphinariums, mais elle détruit par ailleurs l’ornithologie, la terrariophilie et l’aquariophilie puisqu’elle vient asphyxier l’élevage de loisirs, pourtant source d’amitiés et d’échanges entre les différents peuples européens.


3°) Vous engagez-vous à associer des milliers de particuliers et d'agriculteurs à la sauvegarde de la biodiversité en créant les CSE ?

Nous attendons de vous un soutien ferme et généreux à une écologie humaniste, c'est-à-dire à une écologie qui, au lieu de culpabiliser en permanence les citoyens, leur donne la possibilité d’agir concrètement pour la sauvegarde de leur environnement et des espèces menacées.

Nous attendons donc de vous que vous annonciez que, dorénavant, les particuliers pourront participer concrètement à la sauvegarde d’espèces, variétés ou races animales ou végétales rares ou menacées, en s’associant à des programmes de sauvegarde menés par des scientifiques et des associations (voir la présentation résumée du projet de CSE : Contrats de sauvegarde des espèces rares par l'élevage).

C'est, d'un coup, 8 millions de personnes qui seront intéressées et qui verront leur travail de sauvegarde reconnu et valorisé.

Certaines espèces, disparues dans la nature, ont en effet été sauvées uniquement grâce à l'élevage amateur (bernache d'Hawaï, sarcelle de Laysan, Zoogeneticus tequila etc.). Les parcs zoologiques, les fermes conservatoires et les aquariums n’étant pas assez nombreux pour effectuer ce travail seuls, leur action est utilement complétée par celle des éleveurs amateurs.


 4°) Vous engagez-vous à défendre et valoriser les éleveurs français et les acheteurs français en créant le label « Élevage Familial Français » ?

Cela fait plus de 30 ans que nous réclamons un label permettant aux acheteurs français de distinguer immédiatement un animal né en France dans un petit élevage à taille humaine, où l’animal a été élevé dans des conditions et installations optimales agréées par son association locale d’éleveurs ou son club de race et présentant toutes les garanties sanitaires attestées par un vétérinaire attitré.
Ce label permettrait aux Français d’acquérir des animaux de grande qualité, en parfaite santé et de lutter contre les importations massives de pays tiers.


 5°) Vous engagez-vous à créer une « prime à la biodiversité » pour les agriculteurs qui acceptent d'élever des races ou variétés anciennes et rares d'animaux et de végétaux qui font partie intégrante de la biodiversité ?

Vous engagez-vous œuvrer pour mettre en place, à côté d'une agriculture quantitative, une agriculture qualitative qui permette la sauvegarde de la diversité génétique et des variétés ancestrales, partie intégrante de notre patrimoine historique et culturel ?

La diversité des variétés ancestrales des animaux et végétaux des terroirs, et ses mille saveurs, en créant de nouveaux débouchés, sera à l'origine d’exportations et de richesse pour l'agriculture de demain. À l’inverse, la mondialisation toujours croissante d'une vache (la Prim Holstein), d'une poule (l'Isabrown) et de quelques souches de céréales, au détriment de toutes les autres, représente une grave menace pour l’avenir.


6°) Vous engagez-vous à modifier la néfaste réglementation actuelle qui conduit les membres d'une association sœur, Kokopelli, devant les tribunaux parce qu'ils distribuent à des particuliers, jardiniers amateurs, des graines de variétés de végétaux, fruits et légumes, ancestrales, « non inscrites au catalogue officiel » ?
Ce catalogue officiel est à repenser de fond en comble et nous avons, pour cela, des propositions à formuler.


 7°) Vous engagez-vous, au niveau européen, à ne plus vous laisser influencer par les extrémistes de la protection animale, dont les propositions de réglementations visent en réalité la chute, domino après domino, de pans entiers de l’élevage et de l’utilisation des animaux, et l’imposition à tous d’un végétarisme calamiteux pour la santé publique, en lieu et place d'une véritable protection animale, raisonnée et non idéologique, donc non anthropomorphiste ?

Exemple : réglementations délirantes sur le transport des animaux, rendant celui-ci pratiquement impossible ; fin des expositions-concours, échanges et importations d'animaux, pourtant indispensables aux élevages, sous prétexte de motifs sanitaires ; menaces sur la production du foie gras et de nombreux autres produits de terroirs fabriqués artisanalement, du fait de réglementations lourdes et mal pensées.


 8°) En ce sens, vous engagez-vous à défendre véritablement la protection et la santé des animaux au niveau européen et mondial en permettant la vaccination contre la grippe aviaire et la vaccination contre la fièvre aphteuse, seuls moyens de ne pas voir à nouveau les abattages « préventifs » de millions d’animaux, lorsqu’une prochaine épidémie surviendra inévitablement ?

Ces abattages sont une véritable honte qui déshonore et décrédibilise l'Union européenne aux yeux de ses propres citoyens.

Au lieu d'interdire les soi-disant « opérations de chirurgie esthétique » sous anesthésie que serait, par exemple, la taille des oreilles et de la queue des chiens, ce qui est en train de faire disparaître de très nombreuses races comme le bouvier des Flandres, le doberman, les braques, etc., l'Europe ferait mieux de ne plus interdire la possibilité de protéger ses animaux par la vaccination.


 9°) Vous engagez-vous à ne pas créer de poste de « défenseur des animaux » ou « avocat des animaux » dernière lubie des extrémistes véganiens pour imposer leur idéologie, rejetée par plus de 77% des Suisses par exemple, lors d’une votation alors que les sondages annonçaient que 70% des Suisses y étaient favorables.

Cette proposition soutenue par le député Dombreval (encore lui ! ) vise à donner, aux associations extrémistes de protection animale, via le « défenseur des animaux », des possibilités d'attaquer devant les tribunaux tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue, et, par-là, de ruiner des secteurs entiers de la production animale (élevage des lapins en clapier et pas en garenne, interdiction des chapons, des poulets de Bresse ou du Gers élevés en épinette, production de foie gras, courses de chevaux, de taureaux, de lévriers, de pigeons voyageurs, etc.) ?


 10°) Vous engagez-vous à ne pas discréditer le principe de précaution en l'utilisant à tort et à travers, et avec des moyens disproportionnés, principalement par crainte des politiques de voir leur responsabilité être éventuellement engagée devant les tribunaux ?

En particulier, vous engagez-vous à, par exemple, à ne plus interdire toutes les foires et expositions-concours d'oiseaux et de d'animaux de basse-cour, sous prétexte que des oiseaux sauvages sont morts de la grippe aviaire dans un département français, ce qui se produit régulièrement, sans conséquences, depuis des dizaines d'années et se produira sans doute encore longtemps ?


 11°) Vous engagez-vous à prendre des mesures concrètes en matière de protection et de santé animales, par exemple, en modifiant la réglementation qui oblige actuellement les fabricants de vaccins à redéposer tout un dossier d'AMM juste pour modifier le nombre des doses produites ou encore à accepter en France tout vaccin bénéficiant d’une AMM dans un autre État de l’Union européenne ?

Actuellement, les particuliers qui veulent vacciner leurs animaux de basse-cour ne le peuvent pas parce qu'il n'existe pas de vaccins disponibles en petits nombres de doses (1, 10 ou 50 doses). Les fabricants produisent uniquement des vaccins par 1000 doses pour les élevages industriels. Le coût de dépôt d'un nouveau dossier d’AMM — plusieurs centaines de milliers d'euros — les dissuade évidemment de remédier à cette situation.
Les Gouvernements successifs ont culpabilisé les éleveurs en leur demandant de réduire l’utilisation d’antibiotiques (Plan éco-antibio, etc.) alors qu’ils ne leur donnent aucune alternative puisqu’ils n’ont pas obligé les firmes à produire des vaccins en petits dosages, ce qui serait pourtant la seule solution pour réduire drastiquement l’utilisation des antibiotiques.


 Nous ferons part à tous nos adhérents de vos réponses par internet et dans notre revue grand public.

Nous vous prions d'agréer, ...