Les animaux peuvent-ils avoir le statut de "personnalité" ?
C'est ce que souhaitent les intégristes du "bien être" animal ou les véganiens ?
Quels seraient, dans ce cas, les droits et les devoirs des animaux ? Par le passé, les animaux étaient jugés pour leurs crimes et délits. En 1314, un taureau est jugé, condamné à mort et pendu pour avoir tué un homme dans le Valois. En 1457, une truie qui avait en partie dévoré un enfant à Lavegny fut pendue pour meurtre, les porcelets ont été acquittés. Dans cette période médiévale, des rats ont été cités à comparaître pour les dégâts causés, un coq a été lié au poteau et brûlé pour avoir…pondu un œuf à Bâle.

Jusqu’à la parution du Code napoléonien, les animaux étaient « responsables » devant la loi. Le Code civil mit fin à cet état par l’article 524 et suivants, le 4 février 1804, donnant le statut de "meuble"  aux animaux. Le propriétaire devenait ainsi responsable des animaux en sa possession, et ce, jusqu’à aujourd’hui.

Que veulent ces extrémistes et ces véganiens aujourd’hui ? Revenir en arrière ? Personnaliser l’animal, le rendre responsable ? Que oui sur le fond en mettant la pression sur le législateur, que non dans la forme. Ils veulent remplir les caisses de leurs  associations en portant plainte contre les propriétaires et les éleveurs en se substituant à l’animal puis demander des dommages et intérêts au nom de l’animal. Voilà la réalité. Leur foie gras sera les gaveurs d’oies et de canards (entre autres). La connaissance du  "bien-être" animal n’est pas l’apanage de quelques-uns du showbiz et des plateaux de télévision. Les milliers d’éleveurs professionnels et amateurs regroupés dans ProNaturA, dont notre Fédération, ont une vision humaniste et connaissent, eux aussi, les nécessités du bien-être de leurs animaux, mais nous ne tombons pas forcément dans le piège de l’anthropomorphisme. Que chacun garde sa place, l’Homme et l’animal. Certes, l’homme est déjà sanctionné pour ses abus dans le cadre de la loi, mais il n’est pas nécessaire de tout sacrifier sur l’autel du "bien-être" animal.

Si un jour l’animal a un statut "privilégié", il sera donc possible de porter plainte contre votre piranha pour destruction d’épuisette ou contre votre baliste sapeur pour destruction du décor et bris de glace de l’aquarium. Mais le Pitbull tueur ne pourra plus être euthanasié, la peine de mort est abolie en France et la SPA devra assumer la perpétuité ou demander la grâce présidentielle. Mais la réalité dépasse déjà la fiction, les citadins portent déjà plainte à la campagne contre le coq (non ! contre le propriétaire) qui chante trop tôt.

Robert Allgayer
Vice-Président FFA